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Par Anonyme, le 20.03.2022
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Par Anonyme, le 09.03.2022
" ceci est dans le coran" ne concerne pas ce qui vient avant cette phrase , mais après, subhannallah !!!! htt
Par dawudaboulisama, le 02.02.2022
sa parole : « … mourra et sera enterré par les musulmans » ceci est dans le coran.
où est-il écrit dans le co
Par verità, le 02.02.2022
al hadid
Par Anonyme, le 15.12.2021
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Date de création : 18.08.2019
Dernière mise à jour :
23.06.2025
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AL-FUDAYL IBN 'IYAD
Un homme escalade un mur pour rejoindre son amante. C’est un homme à la triste réputation, un voleur, un bandit, aux péchés innombrables. Il grimpe le long de ce mur dans le but de commettre d’autres péchés, sans savoir qu’il est à un tournant de sa vie. Effectivement une voix s’élève alors, récitant :
{أَلَمْ يَأْنِ لِلَّذِينَ آمَنُوا أَن تَخْشَعَ قُلُوبُهُمْ لِذِكْرِ اللَّهِ وَمَا نَزَلَ مِنَ الْحَقِّ}
{Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs cœurs s’humilient à l’évocation d’Allah et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ?} Sourate Al-Hadîd, verset 16.
Si certains doutent parfois que d’une terre ingrate peuvent pousser de très belles fleurs, ils changeront d’avis en lisant ce récit. Le récit d’un homme considéré comme l’un des plus grands criminels de sa région, qui, foudroyé par un verset comme on l’est d’une flèche, se repentit et fut élevé par Allah ﷻ au rang d’ascète. Cet homme n’est autre qu’Al-Fudayl Ibn ‘lyâd de la tribu des Banû Tamîm.
Ce savant, ce dévot, était surnommé Abû ‘Alî et le résident de la Mecque. Il naquit en 107 du calendrier hégirien (726 G) à Samarcande et grandit à Abîward dans la région du Khorasan.
Nous ne savons que très peu de choses sur sa jeunesse, certains savants avançant qu’il apprit à Koufa la science du hadith et la jurisprudence auprès d’érudits comme Al-A’mash et d’autres affirmant que son goût pour la science et son ascétisme n’apparurent qu’après son repentir. Ainsi, l’imam Adh-Dhahabî nous rapporte ce récit :
Al-Fudayl Ibn ‘Iyâd était un bandit de grand chemin, courageux et bien bâti, qui opérait avec sa bande entre les villes d’Abîward et Sarakhs. De nuit, armé d’une hache et d’un couteau, il barrait la route aux caravanes qu’il dépouillait.
Les gens se faisaient entre eux ces recommandations :
« Faites attention à Al-Fudayl ! Prenez garde d’Al-Fudayl ! »
La mère disait à son enfant, afin de l’effrayer et l’inciter à ne plus chahuter et dormir : « Tais-toi, si tu ne veux pas que je te donne à Al-Fudayl ! »
Il manifesta son repentir un jour qu’il rendait visite à une femme dont il était épris. Alors qu’il escaladait le mur de la maison de sa maîtresse, il entendit une personne réciter le verset suivant :
{أَلَمْ يَأْنِ لِلَّذِينَ آمَنُوا أَن تَخْشَعَ قُلُوبُهُمْ لِذِكْرِ اللَّهِ وَمَا نَزَلَ مِنَ الْحَقِّ وَلَا يَكُونُوا كَالَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ مِن قَبْلُ فَطَالَ عَلَيْهِمُ الْأَمَدُ فَقَسَتْ قُلُوبُهُمْ وَكَثِيرٌ مِّنْهُمْ فَاسِقُونَ}
{Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs coeurs s’humilient à l’évocation d’Allah et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ? Et de ne point être pareils à ceux qui ont reçu le Livre avant eux. Ceux-ci trouvèrent le temps assez long et leurs coeurs s’endurcirent, et beaucoup d’entre eux sont pervers.} Sourate Al-Hadîd, verset 16.
À peine eut-il entendu ce verset qu’il dit : « Ô que si Seigneur ! Le moment est venu. »
Il fit alors demi-tour et s’en alla. La nuit tomba alors qu’il se trouvait à proximité de la ville de Kharibah où il croisa des voyageurs. Il les entendit dire :
« Levons le camp ! » Mais l’un d’eux fit la remarque suivante : « Attendons que le matin se lève, car Al-Fudayl rôde dans les parages et pourrait bien nous attaquer. »
Al-Fudayl se dit alors : « Je me suis mis à songer à ma situation, moi qui m’employais la nuit à commettre des péchés et qui inspirais de la peur à des Musulmans. Je me disais qu’Allah ﷻ ne m’avait fait venir près d’eux que pour me dissuader et m’obliger à me repentir. Ô Allah ! Certes je me repens auprès de Toi ! Mon repentir consistera dès lors à m’installer à proximité de la Maison Sacrée. »
C’est peu dire, qu’après ce repentir sincère, qu’Al-Fudayl changea, même si l’amour d’Allah ﷻ et de son Prophète ﷺ avait peut-être toujours été présent dans sa vie passée, lui qui dit-on, même en pratiquant le brigandage, ne manquait jamais le sermon du vendredi à la mosquée. Vivant désormais à la Mecque, personne n’aurait pu imaginer que cet ascète, cet homme pieux, était un ancien bandit de grand chemin. Il suffit de lire ces différents témoignages pour comprendre quelle nouvelle dimension avait pris le natif de Samarcande.
Ainsi, d’après Ibrâhîm Ibn Al’Ash’ath :
« Je n’ai jamais rencontré personne qui porte Allah ﷻ en son coeur plus qu’Al-Fudayl. Lorsqu’il mentionnait Allah ﷻ ou qu’on Le mentionnait en sa présence, ou encore quand il entendait le Coran, on pouvait voir de la crainte et de la tristesse sur son visage. Ses yeux débordaient de larmes et il se mettait à pleurer au point que les gens en sa présence étaient pris de compassion. Il était tout le temps triste et méditait beaucoup. Je n’ai jamais vu personne qui cherchait autant la satisfaction d’Allah ﷻ à travers ses oeuvres, ses dons, ses dépenses et sa retenue, sa colère et son amour que lui. »
Il a dit aussi :
« Lorsque nous sortions en compagnie d’Al-Fudayl pour suivre un convoi funéraire, il ne cessait de nous exhorter et de nous faire des rappels. Il pleurait tel un homme faisant ses adieux à ses compagnons avant de s’en aller vers l’au-delà. Une fois arrivé au cimetière, il s’asseyait. On aurait dit qu’il gisait parmi les morts tant il était triste et tant il pleurait. Puis il se levait, comme s’il s’était rendu dans l’au-delà et qu’il venait nous en informer. »
Muhammad Ibn Hâtim rapporte qu’Al-Fudayl a dit :
« Si le choix m’était donné entre ressusciter pour entrer au Paradis et ne pas être ressuscité, alors je choisirais de ne pas être ressuscité. »
On demanda à Muhammad :
« Est-ce par pudeur ? » Il répondit : « Bien sûr ! Ceci est une marque de pudeur envers Allah ﷻ ! »
Ishâq Ibn Ibrâhîm At-Tabarî rapporte avoir entendu Al-Fudayl Ibn ‘Iyâd dire :
« Crains-tu personnellement la mort ? Si tu me dis que tu crains la mort, je ne te croirais pas. Si tu craignais vraiment la mort, tu ne tirerais aucun plaisir de la nourriture et des boissons, ni de rien de ce bas-monde. Et si tu connaissais la mort comme il se doit, tu ne te serais jamais marié et tu n’aurais pas cherché à avoir d’enfants. »
De même il a dit :
« Ne mandate pas les gens comme exécuteurs testamentaires afin qu’ils suivent tes recommandations. Après cela, comment oseras-tu leur reprocher de ne pas avoir suivi tes recommandations, alors que tu n’en n’as pas tenu compte de ton vivant. Puis, tu te retrouveras dans la demeure de la solitude, de l’obscurité et des vers. Tes visiteurs seront Munkir et Nakîr et ta tombe sera soit un jardin parmi les jardins du Paradis ou un gouffre parmi les gouffres de l’Enfer ! »
Al-Fudayl alors, se mit à pleurer et à dire : « Qu’Allah nous préserve du feu de l’Enfer ! »
L’un de ses contemporains rapporte avoir entendu Al-Fudayl Ibn ‘Iyâd dire :
« Ô imbécile, que tu es ignorant ! Ne te satisfais-tu pas de dire que tu es croyant, plutôt que de dire que ta foi est complète ? Par Allah ! Le serviteur ne complétera sa foi que lorsqu’il accomplira ce qu’Allah ﷻ a établi pour lui comme obligations, s’éloignera de ce qu’Allah ﷻ lui a interdit et se satisfera de ce qu’Allah ﷻ lui a octroyé comme subsistance, tout en craignant que cela ne soit pas accepté par son Seigneur. »
Sa récitation du Coran était empreinte d’une grande tristesse, agréable à l’oreille, lente, il prenait son temps pour réciter comme s’il parlait à quelqu’un. Lorsqu’il arrivait sur un verset mentionnant le Paradis, il le répétait et demandait son obtention. Il priait assis la majeure partie de sa prière nocturne et lorsqu’il était gagné par le sommeil, il s’allongeait sur une natte de joncs tressée et dormait un peu. Puis, il se levait, priait, s’endormait s’il était pris de somnolence et ainsi de suite jusqu’au matin. On dit que son adoration ainsi était des plus difficiles.
Ishâq Ibn Ibrâhîm rapporte avoir entendu Al-Fudayl dire :
« Si tu n’es pas capable de prier la nuit et de jeûner le jour, sache que tu as été privé et entravé ; ton entrave étant tes péchés. »
C’était quelqu’un de véridique dans ses propos, d’autant plus lorsqu’il s’agissait de rapporter des hadiths. De fait, c’était pour lui un exercice pesant tant il vénérait la parole du Prophète ﷺ.
Il m’a dit :
« Il m’est préférable que tu me demandes des dirhams plutôt que des hadiths. »
Certains savants avancent qu’Al-Fudayl Ibn ‘lyâd se distingua avant tout par son ascétisme et qu’il atteignit un haut degré dans ce domaine et une lumineuse sagesse qui marqua ses contemporains, jusqu’au calife lui-même.
Al-Fadl Ibn Rabî’ rapporte ce récit : Le Commandeur des croyants -Hârûn Ar-Rashîd- accomplit le pèlerinage, alors il vint me voir. Je sortis à sa rencontre précipitamment et lui dit : « Ô Commandeur des croyants ! Si tu m’avais fait demander, je serais venu à toi. »
Il me répondit : « Malheur à toi ! Quelque chose me taraude l’esprit, trouve-moi un homme que je puisse interroger. »
Je lui dis : « Il y a bien Sufyân Ibn ‘Uyaynah. »
Il m’ordonna alors :
« Conduis-moi chez lui de ce pas ! » Nous nous rendîmes donc chez Sufyân et je me mis à frapper à sa porte.
Il demanda : « Qui est là ? »
Je lui répondis : « Réponds au Commandeur des croyants ! »
Il sortit en toute hâte et dit : « Ô Commandeur des croyants ! Si tu m’avais fait demander, je serais venu te voir. »
Il lui dit :
« Prends en considération ce pour quoi nous sommes venus, qu’Allah te fasse miséricorde. »
Il lui parla alors une heure durant. Puis il lui demanda :
« As-tu des dettes ? »
Sufyân répondit par l’affirmative.
Alors il m’interpella : « Ô Abû ‘Abbâs ! Règle sa dette ! » Lorsque nous partîmes, il me dit : « Ton compagnon ne m’a été aucunement utile. Trouve-moi-donc une autre personne que je puisse interroger. »
Je lui dis : « Il y aurait bien ‘Abd Ar-Razzâq Ibn Hammâm. »
Il m’ordonna alors : « Conduis-moi chez lui de ce pas ! »
Nous nous rendîmes chez lui et je me mis à frapper à sa porte. Il demanda : « Qui est là ? »
Je lui lançai : « Réponds au Commandeur des croyants ! »
Il sortit en toute hâte et dit :
« Ô Commandeur des croyants ! Si tu m’avais fait demander, je serais venu te voir. »
Il lui dit : « Prends en considération ce pour quoi nous sommes venus. »
Il lui parla alors une heure durant.
Puis il lui demanda : « As-tu des dettes ? » ‘Abd Ar-Razzâq répondit que oui.
Alors il m’interpella : « Ô Abû ‘Abbâs ! Règle sa dette ! » Lorsque nous partîmes, il me dit : « Ton compagnon ne m’a été aucunement utile. Trouve-moi-donc un autre homme que je puisse interroger. »
Je lui dis : « Il y a Al-Fudayl Ibn ‘Iyâd »
Il me dit alors : « Conduis-moi chez lui de ce pas ! »
Nous nous rendîmes chez lui et le trouvâmes debout en train de prier et de réciter un verset du Coran qu’il n’avait de cesse de répéter.
Il me dit : « Frappe à sa porte. »
Je m’exécutai et Al-Fudayl demanda : « Qui est là ? »
Je lui lançai :
« Réponds au Commandeur des croyants ! »
Il me rétorqua : « Et qu’ai-je à faire du Commandeur des croyants ? »
Je répondis : « Gloire et pureté à Allah ! Ne lui dois-tu pas obéissance ? . »
Il descendit alors pour nous ouvrir la porte.
Puis il remonta dans sa chambre, éteignit la lampe et se dirigea dans un des coins de la pièce.
Nous entrâmes en le cherchant en tâtonnant dans le noir.
La main de Hârûn l’appréhenda avant moi.
Fudayl dit alors : « Quelle douce main que voici si elle est préservée demain du châtiment d’Allah. »
Je me suis dis alors au fond de moi : « Ce soir il va sûrement lui tenir des propos purs provenant d’un coeur pieux. »
Hârûn lui dit alors :
« Prends en considération ce pour quoi nous sommes venus, qu’Allah te fasse miséricorde. »
Fudayl lui dit : « Lorsque ‘Umar Ibn ‘Abd Al-‘Azîz fut désigné comme calife, il convoqua des hommes vertueux et leur dit : « J’ai certes été éprouvé par ce malheur, conseillez-moi-donc! » Lui a considéré le califat comme un malheur, quand toi et les tiens le voyez comme un bienfait.
L’un de ces trois hommes vertueux, Sâlim Ibn ‘Abd Allah lui dit alors :
« Si tu veux être sauvé du châtiment d’Allah, jeûne face aux plaisirs de ce bas-monde et fais en sorte que la rupture de ce jeûne soit la mort. »
Muhammad Ibn Ka’b lui dit : « Si tu veux être sauvé du châtiment d’Allah, considère le musulman âgé comme un père, celui d’âge médian comme un frère et le jeune comme un fils. Dès lors, respecte ton père, honore ton frère et sois tendre avec ton fils. »
Enfin Rajâ’ Ibn Haywah lui dit : « Si tu veux être sauvé du châtiment d’Allah, alors aime pour les musulmans ce que tu aimes pour toi et déteste pour eux ce que tu détestes pour ta personne. Alors tu pourras mourir si tu le désires. » »
Al-Fudayl reprit : « Quant à moi je te dis que j’ai vraiment très peur pour toi. »
Hârûn fondit en larmes au point de s’évanouir.
Je lui lançai : « Sois doux avec le Commandeur des croyants ! » Al-Fudayl riposta : « Toi et tes compagnons, vous le tuez [en ne le conseillant pas] et moi, je devrais être doux avec lui ! »
Ar-Rachid lui dit alors : « Conseille-moi encore plus qu’Allah t’accorde Sa miséricorde ! »
Il poursuivit : « Ô Commandeur des croyants ! On m’a informé qu’un gouverneur de ‘Umar Ibn ‘Abd Al-‘Aziz s’était plaint de lui un jour, alors ‘Umar lui écrivit ceci :
« Ô mon frère ! Je me permet de te rappeler la longue durée que passerons les gens en Enfer , quand pour certains ce sera pour l’éternité. Fais attention à ce que personne ne te détourne d’Allah , ce serait la fin de ton pacte et la rupture de tout espoir. »
Lorsqu’il lu la lettre, il traversa le pays pour se rendre auprès de ‘Umar Ibn ‘Abd Al-‘Azîz et lui dit :
« Tu as failli faire sortir mon cœur de ma poitrine avec ta lettre ! Je ne tiendrais plus jamais un poste de gouverneur jusqu’à ce que je rencontre Allah ! » »
Hârûn pleura à chaudes larmes et dit : « Rajoute-moi d’autres paroles qu’Allah te fasse miséricorde ! »
Il lui dit :
« Ô Commandeur des croyants ! Certes Al-‘Abbâs, l’oncle paternel de l’Élu, demanda au Prophète ﷺ :
« Ô Messager d’Allah ! Confie-moi un poste d’émir. »
Le Prophète ﷺ lui répondit : « L’émirat n’est que tristesse et regret le Jour de la Résurrection. »
Hârûn pleura de plus bel et dit : « Rajoute-moi d’autres paroles qu’Allah te fasse miséricorde ! »
« Ô toi qui a un beau visage, c’est toi qu’Allah ﷻ interrogera sur Ses créatures le Jour du Jugement. Alors si tu peux protéger ce visage du feu de l’Enfer, fais-le. Et fais attention de ne pas te lever au matin ou d’arriver au soir en ayant l’intention de duper tes sujets ; en effet le Prophète ﷺ a dit : « Celui qui les trompera, ne sentira pas l’odeur du Paradis. » » Hârûn pleura à nouveau.
Puis il lui demanda : « As-tu une dette ?
Il répondit : « Oui, je suis endetté à l’égard de mon Seigneur qui ne m’a pas encore demandé de comptes sur cette dette. Malheur à moi s’Il m’interroge ! Malheur à moi s’Il me questionne ! Malheur à moi s’Il ne m’inspire pas d’argument comme réponse ! »
Hârûn précisa : « En fait je parlais de dettes que tu aurais contractées auprès de quelqu’un, »
« Certes Allah ﷻ ne m’a pas ordonné cela, Il m’a plutôt ordonné de croire en Sa promesse et d’obéir à Ses ordres. Il a dit ﷻ :
{وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ* مَا أُرِيدُ مِنْهُم مِّن رِّزْقٍ وَمَا أُرِيدُ أَن يُطْعِمُونِ* إِنَّ اللَّهَ هُوَ الرَّزَّاقُ ذُو الْقُوَّةِ الْمَتِينُ}
{Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. Je ne cherche pas d’eux une subsistance; et Je ne veux pas qu’ils me nourrissent. En vérité, c’est Allah qui est le Grand Pourvoyeur, Le Détenteur de la force, l’Inébranlable} Sourate Adh-Dhâriyât, versets 56 à 58.
Hârûn lui tendit de l’argent en lui disant : « Voici mille dinars, prends cette somme et dépense-la pour ta famille et utilise-la afin de te renforcer dans l’adoration de ton Seigneur. »
Il lui répondit : « Gloire et pureté à Allah ! Je t’indique le chemin du salut et toi tu me récompenses avec une chose pareille ? Qu’Allah te préserve et t’accorde la réussite ! »
Puis il se tut et ne nous parla plus.
Nous sortîmes de chez lui, arrivés à la porte Hârûn dit :
« Ô Abu ‘Abbâs ! Si jamais tu devais me conseiller quelqu’un d’autre, alors conseille-moi une personne telle que lui, il est le maître des musulmans. »
C’est alors qu’une des épouses de Fudayl le rejoignit et lui dit : « Ô toi ! Tu vois bien dans quelle situation délicate nous sommes. Si tu acceptais cet argent cela permettrait de dissiper un grand nombre de problèmes. »
Il lui répondit : « Vous et moi, sommes à l’image de gens possédant un chameau et qui mangent de ce qu’il leur rapporte. Lorsqu’il fut âgé, ils l’immolèrent et mangèrent de sa viande. »
Lorsque Hârûn entendit ces paroles, il dit : « Retournons chez lui. Il se peut qu’il accepte l’argent. »
Lorsqu’Al-Fudayl sut la raison pour laquelle ils étaient revenus, il sortit et s’assis sur son toit.
Hârûn vint s’asseoir à ses côtés et se mit à lui parler, mais Al-Fudayl ne lui répondait pas. Tandis que nous étions dans cette situation, une servante noire vint à notre rencontre et dit :
« Ô toi ! Depuis que la nuit est tombée, tu causes du tort au cheikh, tu peux t’en aller maintenant ; qu’Allah te fasse miséricorde ! » Sur ce, nous partîmes.
L’on comprendra mieux son détachement face à l’or du calife ou toute autre richesse terrestre à la lecture de ces mots ; ainsi, Ibrâhîm Ibn Al-‘Ash’ath rapporte avoir entendu Al-Fudayl Ibn ‘lyâd dire :
« Si l’on m’offrait tout ce que contient ce bas-monde de manière licite, sans que je n’ai à en rendre compte dans l’au-delà, je m’en détournerais avec dégoût, comme vous vous détournez d’une charogne, de crainte que vos habits ne l’effleurent. »
On demanda à Al-Fudayl : « Qu’est-ce que l’ascétisme ? »
Il répondit : « C’est le contentement, savoir se passer des choses. »
On lui demanda qu’est-ce que la dévotion ? »
Il répondit : « S’éloigner de ce qui est interdit. »
On lui demanda : « Qu’est-ce que l’adoration ? »
Il répondit : « C’est le fait d’accomplir les obligations. »
On lui demanda enfin : « Qu’est-ce que la modestie ? »
Il répondit : « C’est de se soumettre à la vérité. »
Il dit :
« On mit tout le bien dans une pièce et on fit du délaissement de ce bas-monde la clé de cette pièce. »
Il dit aussi :
« Allah ﷻ a dit : « Si celui qui Me connaît Me désobéit, Je ferai en sorte qu’il soit dominé par celui qui ne Me connaît pas. » »
Al-Hasan Ibn Ziyâd Al-Marûzî rapporte avoir entendu Al-Fudayl Ibn ‘lyâd dire :
« Vos coeurs seront privés de la douceur de la foi tant que vous ne ferez pas preuve d’ascétisme vis-à-vis de ce bas-monde. »
L’un de ses contemporains rapporte avoir entendu Al-Fudayl Ibn ‘Iyâd dire :
« L’envie fait partie de la foi, quand la jalousie fait partie de l’hypocrisie. Le croyant envie mais ne jalouse pas. Alors que l’hypocrite jalouse mais n’envie pas. »
Ishâq Ibn Ibrâhi’m rapporte avoir entendu un homme dire à AI-Fudayl Ibn ‘Iyâd :
« Comment vas-tu en ce matin, ô Abû ‘Ali ? »
Il trouvait que les expressions « Comment vas-tu en ce matin ? et « Comment vas-tu en cette soirée ? étaient pesantes.
Il répondit alors : « En bonne santé. »
L’homme insista : « Dans quelle condition te trouves-tu ? »
Et Al-Fudayl de lui répondre :
« Au sujet de quelle condition m’interroges-tu, celle de ce bas-monde ou celle de l’au-delà ? Si tu m’interroges au sujet de ce bas-monde, alors sache que ce bas-monde nous a fait dévier et nous emporte totalement ! Mais si tu m’interroges sur l’au-delà, alors comment considères-tu la situation de celui dont les péchés sont nombreux, dont les oeuvres sont rares et dont la vie est passée alors qu’il n’a pas de provisions pour le Jour de la Résurrection, qui ne s’est pas préparé à la mort, qui ne s’y résigne pas, qui ne s’attelle pas à cette tâche dans cette optique, qui ne s’embellit pas pour la rencontrer, mais qui s’embellit pour ce bas-monde. Va-t-en ! »
Puis il resta à se parler à lui-même :
« Les gens se rassemblent autour de toi et écrivent tes paroles ! Et bien, tu rapportes des hadiths maintenant ! »
Puis il dit dans un long soupir :
« Ah ! Malheur à toi ! Tu te considères à-même de rapporter des hadiths ? Es-tu seulement qualifié pour enseigner la science ? Aie honte de toi, tu n’es qu’un fou parmi tant d’autres ! Si tu n’avais pas aussi peu de pudeur et tant d’idiotie, tu ne tiendrais pas d’assises au cours desquelles tu enseignes des hadiths alors que tu es qui tu es ! Ne te connais-tu pas assez ? Ne te souviens-tu pas qui tu étais et comment tu étais ? N’est-ce pas que s’ils te connaissaient ils ne prendraient nullement part à tes assises, n’écriraient rien de tes paroles et n’en écouteraient rien ? »
Ainsi se parlait-il.
Puis il dit : « Malheur à toi ! Ne te remémores-tu pas la mort ? La mort n’a-t-elle pas de place dans ton coeur ? Ne sais-tu donc pas que lorsque ton âme seras reprise, on te jettera dans l’au-delà. Tu te retrouveras dans ta tombe étroite, tout seul, n’as-tu jamais vu de tombe de ta vie ? N’as-tu pas vu quand on enterre le mort comment il est glissé dans son trou et recouvert de terre et de pierres ?
Puis il continua :
« Il ne convient aucunement que tu parles !
Sais-tu qui parlait avec science et intelligence : ‘Umar Ibn Al-Khattâb.
Il nourrissait les gens de bonnes nourritures et se réservait ce qui était le moins raffiné. Il habillait les gens de douces étoffes et revêtait des tissus rugueux. Il donnait aux gens leurs droits et plus encore. Un jour il donna à un homme son dû de quatre mille dirhams et lui en ajouta mille supplémentaires. On lui dit alors : « Ne vas-tu pas rajouter à ton frère ce que tu as rajouté à cet homme ? » Il répondit : « Le père de celui-ci resta ferme le jour de la bataille d’Uhud, pas le père de celui-là ! » »
La modestie de ce grand ascète n’était pas jouée, il était conscient de la précarité de son statut, craignant la mort et le Jour du Jugement avec une crainte que seule une connaissance d’Allah ﷻ et la piété vous donnent.
Il était comme ses contemporains : Sufyân Ath-Thawrî et Ibn Al-Mubârak qu’il côtoya et aima, des savants, des ascètes, dont la science, les adorations et la grande intelligence firent d’eux des sages, des hommes dont les paroles précieuses remuent nos coeurs aujourd’hui encore.
D’ailleurs, ‘Abd As-Samad dit avoir entendu Al-Fudayl dire :
« Les savants sont nombreux, quand les sages sont rares. Néanmoins, ce qui est voulu à travers la science c’est d’atteindre la sagesse. Celui qui s’est vu octroyer la sagesse aura reçu un grand bien. »
Il a dit aussi :
« Certes le serviteur a une crainte d’Allah ﷻ proportionnelle à sa connaissance de Son Seigneur. Et son délaissement d’ici-bas est fonction de son désir de l’au-delà. »
Il est aussi à l’origine de cette belle parole :
« Celui qui porte en lui le Coran, porte l’étendard de l’Islam. Il ne convient pas qu’il dise des futilités comme tant d’autres, ni qu’il se divertisse comme les autres le font, ni encore qu’il soit négligent comme peuvent l’être certains. Il convient que celui qui porte en lui le Coran n’ait pas besoin des autres : qu’il s’agisse des califes ou de ceux en-dessous d’eux. Il convient plutôt que ce soit les autres qui aient besoin de lui. »
De même il a dit :
« Le serviteur n’atteindra pas la réalité de la foi avant de considérer l’épreuve comme un bienfait et l’aisance comme un malheur. »
‘Abd As-Samad rapporte avoir entendu Al-Fudayl Ibn ‘Iyâd dire : « Lorsque la médisance se sera répandue, alors la fraternité en Allah disparaîtra. Vous serez à cette époque à l’image de ce qui est enduit d’or ou d’argent, de belle apparence, alors qu’il n’y aura que du bois à l’intérieur. »
Ibrâhîm Ibn Al-‘Ash’ath rapporte avoir entendu Al-Fudayl Ibn ‘Iyâd dire :
« Les serviteurs ne se rapprocheront d’Allah ﷻ avec rien de mieux que les obligations. Les obligations représentent le capital, alors que les actes surérogatoires sont les bénéfices.»
La plupart des historiens qui écrivirent sa biographie s’accordent à dire qu’il est mort à la Mecque en 187 H (803 G) à l’âge de quatre-vingt ans, qu’Allah lui fasse miséricorde. Lors de la maladie qui allait l’emporter il eut ces très belles paroles :
« Fais-moi miséricorde au nom de mon amour pour Toi ! Rien ne m’est plus cher que Toi ! »